Catégorie : Saison 2016

SAISON MUSICALE 2016

La saison 2016 sera fidèle à notre vocation : « la découverte et le suivi de jeunes talents ».

Découverte le 16 juillet avec la révélation du concours Long Thibaud Crespin 2015, un jeune pianiste virtuose de 17 ans, Julian Trevelyan. Autodidacte, violoniste, altiste, chanteur, compositeur et poursuivant des études de géologie, il a remporté le deuxième grand prix et le prix du meilleur concerto face à des concurrents de dix ans plus âgés. Il a l’impertinence, la fougue et l’enthousiasme de son âge, une technique hors pair au service d’une grande sensibilité.

Fidélité le 30 juillet avec le Quatuor Schumann, déjà venu en 2014, et qui depuis multiplie les succès en Allemagne, Autriche, Suisse, Grande Bretagne, Pays Bas, et bientôt Washington avant d’être en résidence pour deux ans au Lincoln Center de New York.

Fidélité toujours, le 13 août, avec le Trio Atanassov, également venu en 2014, présent dans tous les grands festivals, qui perpétue et renouvelle la tradition du trio et comme le disait récemment un critique révèle « un sens aigu du dialogue qui nous va droit au cœur. »

Le 20 août au château de Lorière à La Rouge aura lieu une conférence d’Antoine Basbous, « L’Occident rattrapé par les crises du Proche Orient ».

Concert du 16 juillet 2016

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/// Julian Trevelyan, piano

Julian Trevelyan est à 17 ans un musicien atypique : il n’a jamais fréquenté ni établissement scolaire, ni conservatoire, il joue également du violon, de l’alto et il compose. Il a débuté la musique par le chant : choriste pendant six ans à la cathédrale de Saint Albans, il a chanté dans le chœur d’enfants de l’English National Opera et continue de tenir des parties de ténor dans des productions d’opéra avec l’ensemble Abbey Singers. Il est d’autre part passionné de géologie et étudie cette discipline à l’université.

Finaliste du BBC Young Musician en 2014, il reçoit en novembre 2015, à 16 ans, le grand prix du Concours international Long Thibaud Crespin et le prix du meilleur concerto. C’est le plus jeune lauréat de piano depuis la création du concours.

Chopin (1810-1849)
Sonate op 35
La sonate opus 35 composée en 1839, au retour de l’affreux voyage aux Baléares est organisée autour de la célèbre marche funèbre. Orchestrée par Henri Reber  elle fut jouée lors des funérailles de Chopin à la Madeleine.

Quatre mouvements : Grave, agitato- Scherzo- Marche funèbre- Finale, dont Schumann a dit : « Ce n’est plus de la musique, mais un certain génie impitoyable nous souffle au visage »

Jean Frédéric Neuburger (1986 – …)
Les lumières du manège-tango
Cette pièce a été composée en 2015 pour le Concours Long Thibaud. Pianiste, compositeur, plus jeune professeur au Conservatoire de Paris, JF Neuburger est déjà venu deux fois au Pont des Arts dont une fois gracieusement pour contribuer à la restauration de l’église. Sa pièce évoque les jeux d’enfants abandonnés, sur un manège échoué sur une plage du Brésil. Elle nous fait entrer dans un univers magique et ponctué de rythmes de tango.

Schubert (1797-1828)
Impromptus Op.90, N°  3 et Op 142 N°4.
Les quatre impromptus de l’Op. 90 datent de 1827, ceux de l’Op 142 de 1828. N°3 : une ardente prière toute baignée du sentiment cosmique de la nature. N°4 : un morceau sauvage, haut en couleurs jusqu’à la frénésie.

Debussy  (1862-1918)
Images, première série.
Ces trois pièces datent de 1905, juste après le poème symphonique « La mer ».
– Reflets dans l’eau, « poème de l’agonie de la lumière, de la lumière estompée par l’onde » (André Suarés).
– Hommage à Rameau, lent et grave, dans le style d’une sarabande mais sans rigueur
– Mouvement, avec une légèreté fantasque et précise. « Il faut que ça tourne dans un rythme implacable », recommandait Debussy à Marguerite Long.

Schumann (1810-1856 )
La grande humoresque. Op 20.
Cette pièce a été composée en 1839. « C’est un mélange heureux d’exaltation et d’esprit farceur,… que j’ai composé, écrivant, riant et pleurant tout à la fois »

Les cinq sections s’enchainent : Simplement, très rapide et léger – Hâtif, comme hors de tempo – Simplement et avec tendresse – Avec intimité, très vif – Epilogue, rêverie, coda.

Concert du 30 juillet 2016

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/// Le Quatuor Schumann
Erik et Ken Schumann (violons)
Lisa Randalu (alto)
Mark Schumann (violoncelle)

C’est en mai 2013 à Bordeaux, que nous avons découvert ce quatuor lors du 7ème concours international de quatuors à cordes qui voit se confronter les meilleurs jeunes quatuors venus du monde entier et où ils ont obtenu le premier prix. Auparavant ils avaient remporté les concours d’Osaka au Japon et de Graz en Autriche. Fidèles à notre vocation de découverte et du suivi des jeunes talents, c’est la deuxième fois qu’ils viennent au Pont des Arts.

Le quatuor qui fascine musiciens et compositeurs, c’est « la conversation entre les quatre voix d’une même âme » (Romain Rolland) et la quintessence de l’abstraction en musique.

Trois compositeurs ont marqué ce genre musical : Haydn le créateur, Beethoven le novateur et Bartók le grand continuateur.

Haydn (1732-1809)
Quatuor Op 33 N°2 en ré majeur
Composé en 1781, le 2ème quatuor de l’Op 33, est souvent appelé « La plaisanterie » en raison du Scherzo (en italien… « plaisanterie ») et des dernières mesures du final. Plein de vivacité et pétillant de malice, il cherche à tromper l’auditeur avec de fausses fins qui n’en sont pas.

Quatre mouvements :
– Allegro moderato cantabile
– Scherzo
– Largo sostenuto
– Presto  

Bartok (1881-1945)
2ème quatuor  Op 17  
Ecrit entre 1915 et 1917, il renouvelle profondément le genre et marque la phase expressionniste de Bartók, influencé par la musique populaire qu’il transcende vers l’universel. Il peint le monde agressif et désolé de son temps, celui de la guerre mais il veut aussi chanter sa foi en la vie et en l’homme.

Trois mouvements :
– Moderato (la mise en tension)
– Allegro molto capriccioso (l’explosion)
– Lento (l’effondrement, la dissolution)


Beethoven (1770-1827)
Quatuor N° 3 Op 59
Datant de 1807, c’est le troisième des quatuors dédié au comte Razumovski, ambassadeur de Russie à Vienne. Beethoven remet en question tous les acquis, exprime un lyrisme chaleureux, une sonorité rayonnante ce qui n’empêche pas les critiques de l’époque de le qualifier de «mauvaise farce de toqué, de musique de cinglé » ce à quoi Beethoven répond « ce n’est pas pour vous, c’est pour les temps à venir »

Quatre mouvements :
– Introduzione : Andante con moto, allegro vivace
– Andante con moto, quasi allegreto
– Menuetto
– Allegretto molto

Concert du 13 août 2016

atanassov--2016/// Le Trio Atanassov
Perceval Gilles, violon
Sarah Sultan, violoncelle
Pierre Kaloyann-Atanassov, piano

Lauréat des concours d’Osaka, de Vienne, de Weimar, de Paris et de Francfort, le Trio Atanassov, issu du CNSM de Paris est très marqué par l’influence musicale d’Hato Beyerlé du quatuor Aban Berg.

Imaginatif et plein de personnalité, le Trio Atanassov perpétue et renouvelle la tradition du trio avec piano en mettant à l’honneur des compositions qui mêlent cultures et influences musicales du monde entier.

Déjà invité par le Pont des Arts en 2014, le Trio Atanassov est présent en 2016 dans une vingtaine de festivals en France, Belgique, Allemagne, Suisse et Italie.

 

Josef  Suk (1874-1935)
Elégie Op 23
Gendre de Dvorak, Josef Suk est le chantre  de la poésie, de la nature et de l’amour jusqu’en 1905, année de la perte de son épouse, qui le fait évoluer vers un style plus tourmenté. L’élégie date de 1902 et comprend trois épisode qui mettent successivement en avant les cordes, puis le piano et enfin le violoncelle.

 

Dvorak (1841-1904)
Trio Op 26 en sol mineur
Il date de 1876 et illustre parfaitement le caractère optimiste et charmeur de Dvorak qui, confronté à l’occupation autrichienne de sa Bohème natale, a manifesté son patriotisme en mettant en valeur  le patrimoine populaire paysan de sa patrie.

Quatre mouvements :
– Allegro moderato
– Largo
– Scherzo
– Allegro non tanto

 

Schubert (1797-1828)
Trio N° 2 en sol bémol majeur Op 100
Composé, comme le premier trio en 1827, c’est un chef d’œuvre de la complète maturité qu’on ne peut oublier dès qu’on l’a écouté et qui a été magnifié dans le « Barry Lindon » de Stanley Kubrik.
C’est un mélange de puissance lyrique, de mélancolie poignante, de tendresse rêveuse, d’exaltation, de frisson mortel qui s’achève dans « la mutation de la douleur à l’amour, dans la victoire irréversible de l’amour, dans le triomphe de la tendresse héroïque » B. Massin

Quatre mouvements :
– Allegro
– Andante con moto
– Scherzo, allegro moderato
– Allegro moderato