Concert du 13 juin 2009

/// François-Frédéric Guy, piano

Depuis ses débuts en 1999 aux côtés de l’Orchestre de Paris sous la direction de Wolfgang Sawallisch, François-Frédéric Guy a su imposer, sans hâte ni impatience, une forte personnalité.

On l’entend en récital dans le cadre de séries internationales à Londres, Washington, Tokyo, Rio, Cologne ou Berlin et il joue au sein des plus grands festivals comme La Roque d’Anthéron, le Varsovia Summer Festival, le festival de Lucerne (sous la direction de Bernard Haitink), le Printemps des Arts de Monte-Carlo ou le Festival d’Automne à Paris… En 2008 il a donné l’intégrale des Sonates de Beethoven,  à Monaco puis  à Paris, expérience qu’il   renouvellera à Washington en novembre 2009. Il a commencé fin 2008 à donner salle Pleyel à Paris les 5 concertos pour piano de Beethoven avec l’Orchestre Philharmonique de Radio-France sous la direction de Philippe Jordan.

Sa discographie compte des enregistrements de Brahms, Prokofiev, l’intégrale des sonates pour violoncelle et piano de Beethoven et de Brahms aux côtés d’Anne Gastinel. Son intégrale des concertos de  Beethoven avec Philippe Jordan et l’Orchestre Philharmonique de Radio-France paraîtra en CD chez Naïve. Dès à présent l’enregistrement des 1er et 5ème concertos de Beethoven a été récompensé par le CHOC de l’année 2008 du Monde de la Musique.

Franz Liszt (1811-1886)
Bénédiction de Dieu dans la solitude  
Composée en 1834, c’est l’une des dix pièces des  Harmonies poétiques et religieuses d’après les poèmes d’Alphonse de Lamartine.
« D’où me vient, ô mon Dieu ! cette paix qui m’inonde ?
D’où me vient cette foi dont mon cœur surabonde ?
A moi qui tout à l’heure incertain, agité,
Et sur les flots du doute à tout vent ballotté,
Cherchais le bien, le vrai, dans les rêves des sages,
Et la paix dans des cœurs retentissants d’orages.
A peine sur mon front quelques jours ont glissé,
Il me semble qu’un siècle et qu’un monde ont passé;
Et que, séparé d’eux par un abîme immense,
Un nouvel homme en moi renaît et recommence… »

Ludwig van Beethoven (1770- 1827) :
Sonate N° 17 « La tempête » en ré mineur
Son surnom « La Tempête » n’est pas de Beethoven, mais c’est pourtant lui qui aurait conseillé à ses auditeurs, pour en comprendre le sens, de lire La Tempête de William Shakespeare. Elle fait partie des trois sonates de l’opus 31, éditées en 1803. Sa composition se situe dans la période délicate qui sépara celle de la Première symphonie de la Deuxième et durant laquelle Beethoven, désemparé devant sa surdité débutante, rédigea le Testament de Heiligenstadt dont voici quelques extraits : « Oh ! Vous autres qui me croyez hostile, rébarbatif ou misanthrope, ou me déclarez tel, comme vous me faites tort, car vous ne savez rien de la cause secrète de ce qui vous semble tel… Pour moi il n’y a ni récréation en société, ni fines conversations, ni épanchements mutuels… Ô Providence, fais apparaître une seule fois à mes yeux un jour de joie sans mélange. Depuis si longtemps l’écho de la vraie joie est absent de mon cœur. Quand donc – ô Dieu – pourrai-je de nouveau le sentir dans le temple de la Nature et dans le contact avec l’humanité ? Jamais plus ? Non ! – Oh ! Ce serait trop dur. »
Trois mouvements : Largo-Allegro – Adagio – Allegretto

Franz Schubert (1797-1828)
Sonate D959 en la majeur
C’est la seconde des trois dernières sonates qu’il composa moins de deux mois avant sa mort, à 31 ans. Il y exprime la même sérénité que le Mozart de 1791, « une espèce de paix surhumaine que plus rien ne saurait ébranler désormais, et où la joie résulte de la surmultiplication du désespoir » (Harry Halbreich).
Quatre mouvements : Allegro – Andantino – Scherzo, allegro vivace – Allegretto.