Concert du 19 juin 2010

Quatuor-Voce/// Le Quatuor Voce
Sarah Dayan, violon
Cécile Roubin, violon
Guillaume Becker, alto
Florian Frère, violoncelle

Le Quatuor Voce n’attend pas le nombre des années pour affirmer son engagement et sa cohésion. Les interprètes sont jeunes, leur ensemble ne date que de 2004, mais ils savent faire de la musique de chambre un véritable art de la conversation.

Leur talent est reconnu et récompensé par de nombreux prix dans les plus grands concours internationaux (Crémone, Genève, Vienne, Bordeaux, Gratz, Londres…) et ils se produisent  régulièrement dans de nombreux pays (Japon, Etats-Unis, Tchéquie, Bulgarie, Japon, Moyen-Orient et Maghreb, Italie).

Inventifs, créatifs et audacieux, ils ne se contentent pas de concerts traditionnels. Ils participent également à toutes sortes d’initiatives visant à mieux faire connaître la musique, de la sonorisation de chefs d’œuvre du cinéma muet à l’accompagnement des « Leçons de musique »  de Jean François Zygel, en passant par  les conférences de Bernard Fournier.

 

Beethoven (1770-1827)
quatuor Op 17 N°1 en fa majeur
Composé en 1800, c’est le premier d’une série de seize, en trois vagues,  qui s’achèvera en 1826, un an avant la disparition du compositeur.
Il comporte quatre mouvements, Allegro con brio, Adagio affettuoso ed appassionato, Scherzo : Allegro molto, Allegro. Le deuxième mouvement est particulièrement remarquable d’intensité. Beethoven aurait dit à son ami le pasteur Amanda, premier dédicataire de l’œuvre, qu’il s’y était représenté la scène du tombeau de Roméo et Juliette. Une des premières esquisses de la fin du mouvement porta la mention « les derniers soupirs ».

Ravel (1875-1937) 
quatuor en fa majeur
« Sensible et pudique, Ravel a cultivé un art où prédominent la clarté, la précision, un goût de la perfection formelle qui le rattachent aux maîtres – Couperin, Rameau – du XVIIIème siècle français. Son unique quatuor date de 1903. Il est postérieur de dix ans au Quatuor en sol mineur de Claude Debussy dont Ravel s’était inspiré. Debussy émit des critiques élogieuses sur l’œuvre et dissuada Ravel de modifier le finale comme le lui suggéraient ses éditeurs : « Au nom des dieux de la musique, et au mien, ne touchez à rien de ce que vous avez écrit de votre Quatuor ». Quatre mouvements : Allegro moderato, Assez vif très rythmé, Très lent, Vif et agité.

Smetana (1824-1884) 
quatuor N° 1 « de ma vie » en mi mineur
L’œuvre de Smetana est véritablement fondatrice de l’école nationale tchèque. La musique de chambre y occupe une place à part, abordée seulement en période de crise profonde, la mort de sa fille Frédérique en 1855 pour le Trio, lors de ses années de surdité pour les deux quatuors qui constituent un véritable journal intime. C’est dans la nuit du 19 octobre 1874 que sa surdité devient totale et définitive. Après une période d’abattement, il se tourne à nouveau vers la composition et termine son premier quatuor en décembre 1876.

« Ce que j’ai voulu faire, c’est retracer en musique le déroulement de ma vie. Premier mouvement… atmosphère romantique, nostalgie indicible…jusqu’à cette note du mi du finale, ce funeste sifflement strident qui s’est déclenché dans mes oreilles en 1874, marquant le début de ma surdité. Le deuxième mouvement, quasi polka, me transporte à nouveau dans le tourbillon de ma jeunesse. Le troisième mouvement est une réminiscence de mon premier amour pour une jeune fille qui devint plus tard ma chère épouse .Le quatrième mouvement : prise de conscience de la force réelle d’une musique nationale, jusqu’au moment de l’interruption brutale provoquée par la catastrophe de la surdité ».
Quatre mouvements : Allegro vivo appassionato, Allegro moderato alla polka, Largo sostenuto, Vivace.