Catégorie : Saison 2015

SAISON MUSICALE 2015

L’année 2014 a été celle de la découverte (quatuor Schumann, Trio Atanassov, Fanny Clamagirand et Vanya Cohen).

Fidèles à notre vocation : « la découverte et le suivi de jeunes talents » l’année 2015 a été une année de découverte et de fidélité.

Nous avons reçu pour notre premier concert, le 18 juillet, Naoka Aoki, une jeune violoniste japonaise de 22 ans qui vient de remporter le 2ème grand prix du concours Long Thibaud Crespin et le prix du meilleurs concerto lors de la finale au Théâtre des Champs Elysées.

Le 1er août nous avons accueilli à nouveau le maintenant très célèbre Quatuor Voce que nous avions invité en 2008 et 2010 et qui vient de fêter son dixième anniversaire au Théâtre des Champs Elysées. Proposé par la Cité de la Musique à Paris, le Quatuor a été nommé Rising Star pour la saison 2014. Après Stockholm, Paris ou Londres il s’est produit à Budapest Barcelone, Lisbonne, Porto, Vienne, Athènes, Luxembourg, Amsterdam et Cologne. Une tournée de 20 jours les a également conduits dans les principales villes japonaises à la fin de l’année.

La saison s’est achevée le 15 août avec la pianiste Ah Ruem Ahn qui avait enthousiasmé notre public en 2011 et qui vient d’achever une série de récitals en Amérique du sud.

 

Concert du 18 juillet 2015

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/// Naoka Aoki, violon
/// Tadashi Imai, piano

Naoka Aoki est née à Tokyo en 1992. Elle commence le violon dès l’age de 3 ans, est sélectionnée à 9 ans pour suivre la fameuse formation Zakhar Bron, poursuit des études au japon, remporte un prix spécial du jury au concours Tchaïkovski des jeunes musiciens en 2004, le 1er prix et trois prix spéciaux au 78ème concours du Japon. Tout en menant une carrière au Japon ou elle a fait ses débuts avec l’orchestre de Tokyo, elle poursuit des études au Royal College de musique de Londres où elle a formé un quatuor qui se produit au Wigmore hall ou au Royal Albert Hall. A Paris en novembre dernier elle a remporté le deuxième grand prix du Concours Long Thibaud Crespin et le prix du meilleur concerto.

Tadashi Imai, vainqueur de nombreuses compétitions internationales au japon et aux Etats-Unis développe une carrière de soliste et de musique de chambre. Il se produit régulièrement dans les plus grandes salles aux Etats-Unis, au Japon et en Grande Bretagne : Carnégie hall, Suntory hall, Wigmore hall, Royal festival hall…

Schubert (1797-1828)
Sonate en la mineur D 85

C’est l’un des plus fulgurants génies de l’histoire de la musique qui commence à composer à 12 ans. Sa musique de chambre est au début écrite pour le cercle familial ou d’amis amateurs (« hausmusik », musique à la maison). A partir du Quartersatz (1820) elle s’adresse à des interprètes susceptibles de traduire toutes ses intentions jusqu’au sublime 15ème quatuor qui sera au programme du concert du 1er Août avec le Quatuor Voce.
La sonate D 85 date de 1816 et comporte quatre mouvements :
Allegro moderato, andante, menuetto, allegro

Beethoven (1770-1827)
Sonate  N° 8 en sol majeur

Composée en 1802 elle est dédiée à l’empereur Alexandre 1er de Russie.
Trois mouvements :
– Allegro assai, une sorte d’appel au bonheur,
– Tempo di minuetto, molto moderato e grazioso, plus énigmatique, laisse percer un certain sentiment d’angoisse (c’est en 1802 que sa surdité apparait)
– Allego vivace, une sorte de perpetuum mobile, suite de farandoles joyeuses.

Takemitsu (1930-1996)
Distance de fée

Compositeur japonais, Takemitsu découvre la musique occidentale durant la seconde guerre mondiale et se passionne pour la musique française (Debussy, Satie, Messiaen). Il cherche à dépasser l’opposition Orient-occident pour aboutir à une universalisation de toutes les cultures. Il a également composé la musique de films célèbres comme Ran de Kurosawa, Kwaïdan de Kobayashi ou l’empire de la passion d’Oshima. Distance de fée date de 1951 et est toute imprégnée de l’esprit de Debussy et de Messiaen. Inspirée d’un poème de Takigushi, l’œuvre évoque une créature insaisissable et transparente vivant dans un labyrinthe d’air et de brise printanière.

Ravel (1875-1937)
Sonate N° 2 en sol majeur
Dernière œuvre de musique de chambre du musicien, composée de 1922 à 1927, elle est marquée par la fréquentation de l’œuvre de Bartok et se caractérise par la volonté d’individualiser les deux instruments en présence.
Trois mouvements : Allegretto, blues, perpetuum mobile.

Waxman (1906-1967)
Carmen fantasy
Compositeur américain d’origine allemande, Waxman est l’auteur de très nombreuses musiques de films, et de cette fantaisie sur l’opéra de Bizet, crée pour Jascha Heifetz. Elle reste une des pièces les plus difficiles et les plus jouées au violon.

Concert du 1er août 2015

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/// Le Quatuor Voce
Sarah Dayan, violon
Cecile Roubin, violon
Guillaume Becker, alto
Lydia Shelley, violoncelle

/// Pierre Genisson, clarinette

Il n’est plus besoin de présenter le quatuor Voce qui depuis 2004 s’attache à défendre le grand répertoire du quatuor à cordes, une ambition pour laquelle ses quatre musiciens sollicitent les conseils de leurs aînés (Quatuor Ysaye, Günter Pichler, Eberhard Feltz). Cette exigence les amène au plus haut niveau et ils remportent en quelques années de nombreux prix dans les concours internationaux, à Crémone, Genève, Vienne, Bordeaux, Graz, Londres et Reggio Emilia.

En 2013, le quatuor est nommé « Rising Stars » par l’European Chamber Hall Organisation (ECHO) comprenant une tournée de concerts dans les salles les plus prestigieuses d’Europe. Ouverts au monde qui les entoure, ils créent régulièrement la musique de compositeurs d’aujourd’hui et leur curiosité les amène à expérimenter différentes formes de spectacle : ils prêtent leur voix à des chefs-d’œuvre du cinéma muet, de Murnau à Keaton, et partagent leur univers avec des personnalités aussi variées que la chanteuse canadienne Kyrie Kristmanson ou le chorégraphe Thomas Lebrun avec « la jeune fille et la mort » de Schubert.

Le Quatuor Voce a bénéficié depuis sa création de nombreux soutiens, parmi lesquels ProQuartet, la Fondation Banque Populaire, la Philharmonie de Paris et depuis cette année la Spedidam.

Pierre Génisson est issu du CNSMD de Paris et depuis 2012 se perfectionne à l’université de Los Angeles. Il fait ses débuts  de soliste en 2011 sur la scène de la Philharmonie de Berlin et se produit régulièrement en musique de chambre. Son premier disque de musique française avec le pianiste David Bismuth a reçu un diapason d’or et les 4 ffff de Télérama.

Schubert (1797-1828)
15ème quatuor en sol majeur D 887
Ecrit en 10 jours en 1826, le dernier quatuor de Schubert ne fut donné  entièrement qu’en 1850 ! Le choix de la tonalité en sol majeur peut être compris comme une revanche sur le ré mineur de « la jeune fille et la mort », une récupération des forces et une nouvelle ouverture qui n’élimine pas toutefois un climat de tension.

Quatre mouvements :
– Allegro molto moderato : un combat symbolique entre ombre et lumière, entre mineur et majeur ou le violoncelle s’impose.
– Andante un poco moto : un mouvement encore contrasté entre la paix et la simplicité et un climat fantastique d’une extraordinaire intensité.
– Scherzo, allegro vivace : une oscillation constante entre un univers tourmenté et la célébration apaisée de la beauté.
– Allegro assai : un final prodigieux, véritable course à l’abîme qui s’achève dans une coda qui résume le climat envoûtant et angoissé de l’œuvre.

Mozart (1756- 1791)
Quintette pour clarinette et cordes en la majeur K 581
C’est Mozart qui donne à la clarinette ses lettres de noblesse, à ce jour insurpassées. Elle va devenir pour lui l’instrument par excellence de la fraternité maçonnique et son rôle dans Cosi fan tutte, la Flûte enchantée ou le requiem est essentiel. C’est pour le plus grand clarinettiste de son temps et ami intime, Anton Stadler, que Mozart écrit ce quintette en 1789.
C’est une œuvre heureuse, tendre et toute vibrante de douce chaleur humaine et la clarinette s’intègre miraculeusement à l’ensemble instrumental.

Quatre mouvements :
Allegro – Larghetto- Menuet – Finale allegretto qui termine le quintette dans un grand éclat d’allégresse et de lumière.

 

Concert du 15 août 2015

ahruem-ahn/// Ah Ruem Ahn, piano

Ah Ruem Ahn vient pour la seconde fois à Maison Maugis. Elle est née en Corée en 1984. Elle commence le piano à 6 ans et dès l’année suivante donne son premier concert public. Au cours des années suivantes elle remporte les plus importants concours coréens.En 2006 elle part en Allemagne à Hanovre et étudie avec Elena Margolina-Hait.

Depuis 2009 elle suit l’enseignement du professeur Bob Versteegh et elle remporte de nombreux prix dans les grands concours internationaux : Munich,  Rabat, Trieste, Plzen, Berlin et le 1er prix au concours Animato à Paris fin 2010 où nous l’avons découverte et invitée à Maison Maugis en 2011. Elle remporte le concours de Santander en 2012, fait ses débuts au Carnegie hall à New York en 2013 et se produit désormais régulièrement en Allemagne, Italie, Russie, Espagne, Autriche et Chine. Elle a fait en 2014 une tournée des principaux pays d’Amérique latine.

 

Schubert (1797-1828)
Impromptus Op.90, N° 2, 3, 4   
Ce pur génie, avec Mozart, de l’histoire de la musique a laissé une œuvre considérable dont l’essentiel, en dehors de ses lieders, n’a été découvert et interprété qu’après sa mort à 31 ans. Les quatre impromptus de l’Op. 90 datent de 1827 mais seuls les deux premiers furent édités de son vivant.
N° 2 : une pièce pleine de fraicheur et de charme, mais aussi de brillant et de virtuosité.
N°3 : une ardente prière toute baignée du sentiment cosmique de la nature.
N°4 : léger, virtuose et passionnément nostalgique

Liszt (1811-1886)
« Ricordanza », 7ème étude transcendante
Liszt fait ses débuts de pianiste virtuose à 9 ans, se produit à Vienne à 12, puis part à Paris où l’entrée du conservatoire lui est refusée par Cherubini , ce qui ne l’empêche pas de devenir rapidement le plus éminent pianiste de son temps. Si les études transcendantes, commencées à l’âge de 15 ans et remaniées dix ans plus tard constituent un véritable feu d’artifice de couleurs et de rythmes, la 7ème a la nostalgie d’une romance de jeunesse.

Chopin (1810-1849)
Ballade N°4 Op. 52
Que dire de Chopin qui n’ait déjà été dit, son élégance, sa tendresse virile, la sublime simplicité qui émerge  de ses compositions. Pour Debussy, « la musique de Chopin est une des plus belles que l’on ait jamais écrites ». C’est Chopin qui le premier donna le titre de ballade à une composition musicale. Les quatre ballades, écrites entre 1831 et 1843, figurent parmi les œuvres les plus accomplies du musicien. La 4ème date de 1843, est une page pathétique, tantôt passionnée, tantôt triste, voire suppliante. Commencée dans un rêve, elle s’achève dans un chaleureux enthousiasme.
 
Schubert (1797-1828)
Sonate en si bémol majeur, D 960
Elle date de septembre 1828, deux mois avant sa disparition.
Quatre mouvements :
– Molto moderato, un univers de sage résignation et de sérénité seconde qui caractérise également la production de Mozart des derniers mois. Un rêve qui n’exclut pas des passages dramatiques.
– Andante sostenuto, une mélodie calme d’une bouleversante beauté qui conduit, après une reprise lancinante, à un hymne sublime de transfiguration et d’extase mystique
– Allegro vivace con delicatezza, un thème angélique et tendre, une poésie irréelle s’achevant de façon plus sévère.
– Allegro ma non troppo, un thème d’abord quelque peu badin, voire espiègle avant de retrouver la sérénité du premier mouvement, pour s’achever dans le grondement d’une batterie d’octaves.