Catégorie : Saisons musicales

Concert du 1er août 2015

PhotoMarionGravrand

/// Le Quatuor Voce
Sarah Dayan, violon
Cecile Roubin, violon
Guillaume Becker, alto
Lydia Shelley, violoncelle

/// Pierre Genisson, clarinette

Il n’est plus besoin de présenter le quatuor Voce qui depuis 2004 s’attache à défendre le grand répertoire du quatuor à cordes, une ambition pour laquelle ses quatre musiciens sollicitent les conseils de leurs aînés (Quatuor Ysaye, Günter Pichler, Eberhard Feltz). Cette exigence les amène au plus haut niveau et ils remportent en quelques années de nombreux prix dans les concours internationaux, à Crémone, Genève, Vienne, Bordeaux, Graz, Londres et Reggio Emilia.

En 2013, le quatuor est nommé « Rising Stars » par l’European Chamber Hall Organisation (ECHO) comprenant une tournée de concerts dans les salles les plus prestigieuses d’Europe. Ouverts au monde qui les entoure, ils créent régulièrement la musique de compositeurs d’aujourd’hui et leur curiosité les amène à expérimenter différentes formes de spectacle : ils prêtent leur voix à des chefs-d’œuvre du cinéma muet, de Murnau à Keaton, et partagent leur univers avec des personnalités aussi variées que la chanteuse canadienne Kyrie Kristmanson ou le chorégraphe Thomas Lebrun avec « la jeune fille et la mort » de Schubert.

Le Quatuor Voce a bénéficié depuis sa création de nombreux soutiens, parmi lesquels ProQuartet, la Fondation Banque Populaire, la Philharmonie de Paris et depuis cette année la Spedidam.

Pierre Génisson est issu du CNSMD de Paris et depuis 2012 se perfectionne à l’université de Los Angeles. Il fait ses débuts  de soliste en 2011 sur la scène de la Philharmonie de Berlin et se produit régulièrement en musique de chambre. Son premier disque de musique française avec le pianiste David Bismuth a reçu un diapason d’or et les 4 ffff de Télérama.

Schubert (1797-1828)
15ème quatuor en sol majeur D 887
Ecrit en 10 jours en 1826, le dernier quatuor de Schubert ne fut donné  entièrement qu’en 1850 ! Le choix de la tonalité en sol majeur peut être compris comme une revanche sur le ré mineur de « la jeune fille et la mort », une récupération des forces et une nouvelle ouverture qui n’élimine pas toutefois un climat de tension.

Quatre mouvements :
– Allegro molto moderato : un combat symbolique entre ombre et lumière, entre mineur et majeur ou le violoncelle s’impose.
– Andante un poco moto : un mouvement encore contrasté entre la paix et la simplicité et un climat fantastique d’une extraordinaire intensité.
– Scherzo, allegro vivace : une oscillation constante entre un univers tourmenté et la célébration apaisée de la beauté.
– Allegro assai : un final prodigieux, véritable course à l’abîme qui s’achève dans une coda qui résume le climat envoûtant et angoissé de l’œuvre.

Mozart (1756- 1791)
Quintette pour clarinette et cordes en la majeur K 581
C’est Mozart qui donne à la clarinette ses lettres de noblesse, à ce jour insurpassées. Elle va devenir pour lui l’instrument par excellence de la fraternité maçonnique et son rôle dans Cosi fan tutte, la Flûte enchantée ou le requiem est essentiel. C’est pour le plus grand clarinettiste de son temps et ami intime, Anton Stadler, que Mozart écrit ce quintette en 1789.
C’est une œuvre heureuse, tendre et toute vibrante de douce chaleur humaine et la clarinette s’intègre miraculeusement à l’ensemble instrumental.

Quatre mouvements :
Allegro – Larghetto- Menuet – Finale allegretto qui termine le quintette dans un grand éclat d’allégresse et de lumière.

 

Concert du 15 août 2015

ahruem-ahn/// Ah Ruem Ahn, piano

Ah Ruem Ahn vient pour la seconde fois à Maison Maugis. Elle est née en Corée en 1984. Elle commence le piano à 6 ans et dès l’année suivante donne son premier concert public. Au cours des années suivantes elle remporte les plus importants concours coréens.En 2006 elle part en Allemagne à Hanovre et étudie avec Elena Margolina-Hait.

Depuis 2009 elle suit l’enseignement du professeur Bob Versteegh et elle remporte de nombreux prix dans les grands concours internationaux : Munich,  Rabat, Trieste, Plzen, Berlin et le 1er prix au concours Animato à Paris fin 2010 où nous l’avons découverte et invitée à Maison Maugis en 2011. Elle remporte le concours de Santander en 2012, fait ses débuts au Carnegie hall à New York en 2013 et se produit désormais régulièrement en Allemagne, Italie, Russie, Espagne, Autriche et Chine. Elle a fait en 2014 une tournée des principaux pays d’Amérique latine.

 

Schubert (1797-1828)
Impromptus Op.90, N° 2, 3, 4   
Ce pur génie, avec Mozart, de l’histoire de la musique a laissé une œuvre considérable dont l’essentiel, en dehors de ses lieders, n’a été découvert et interprété qu’après sa mort à 31 ans. Les quatre impromptus de l’Op. 90 datent de 1827 mais seuls les deux premiers furent édités de son vivant.
N° 2 : une pièce pleine de fraicheur et de charme, mais aussi de brillant et de virtuosité.
N°3 : une ardente prière toute baignée du sentiment cosmique de la nature.
N°4 : léger, virtuose et passionnément nostalgique

Liszt (1811-1886)
« Ricordanza », 7ème étude transcendante
Liszt fait ses débuts de pianiste virtuose à 9 ans, se produit à Vienne à 12, puis part à Paris où l’entrée du conservatoire lui est refusée par Cherubini , ce qui ne l’empêche pas de devenir rapidement le plus éminent pianiste de son temps. Si les études transcendantes, commencées à l’âge de 15 ans et remaniées dix ans plus tard constituent un véritable feu d’artifice de couleurs et de rythmes, la 7ème a la nostalgie d’une romance de jeunesse.

Chopin (1810-1849)
Ballade N°4 Op. 52
Que dire de Chopin qui n’ait déjà été dit, son élégance, sa tendresse virile, la sublime simplicité qui émerge  de ses compositions. Pour Debussy, « la musique de Chopin est une des plus belles que l’on ait jamais écrites ». C’est Chopin qui le premier donna le titre de ballade à une composition musicale. Les quatre ballades, écrites entre 1831 et 1843, figurent parmi les œuvres les plus accomplies du musicien. La 4ème date de 1843, est une page pathétique, tantôt passionnée, tantôt triste, voire suppliante. Commencée dans un rêve, elle s’achève dans un chaleureux enthousiasme.
 
Schubert (1797-1828)
Sonate en si bémol majeur, D 960
Elle date de septembre 1828, deux mois avant sa disparition.
Quatre mouvements :
– Molto moderato, un univers de sage résignation et de sérénité seconde qui caractérise également la production de Mozart des derniers mois. Un rêve qui n’exclut pas des passages dramatiques.
– Andante sostenuto, une mélodie calme d’une bouleversante beauté qui conduit, après une reprise lancinante, à un hymne sublime de transfiguration et d’extase mystique
– Allegro vivace con delicatezza, un thème angélique et tendre, une poésie irréelle s’achevant de façon plus sévère.
– Allegro ma non troppo, un thème d’abord quelque peu badin, voire espiègle avant de retrouver la sérénité du premier mouvement, pour s’achever dans le grondement d’une batterie d’octaves.

Concert du 30 août 2014

photo01/// Fanny Clamagirand, violon
/// Vanya Cohen, piano

Fanny Clamagirand est issue du Cnsm de Paris, du Royal College of music de Londres et du conservatoire de Vienne.Très vite elle obtient le prix Monte Carlo et le prix Fritz Kreisler de Vienne. Elle joue en soliste avec les plus grands orchestres : London Philarmonic, Orchestre National, Vienna Philarmonic, orchestre de la Fenice à Venise, et se produit régulièrement dans les grands festivals français et étrangers (Verbier, Montpellier, Colmar…).

Vanya Cohen, élève de Bruno Rigutto au Cnsm de Paris, a travaillé avec Leon Fleisher, Maria Jao Pires et Paul Badura Skoda. Lauréate du concours de San Remo elle se produit sur les grandes scènes internationales, à Moscou, New York et Paris et se consacre désormais principalement à la musique de chambre. Fanny et Vanya ont enregistré ensemble chez Naxos les sonates de Saint Saens.

Debussy (1862-1918)
3ème sonate en sol mineur
C’est en 1917, peu de temps avant sa disparition qu’il compose cette dernière sonate, riche de fantaisie mais d’un pathétisme inhabituel. Trois mouvements : Allegro vivo, Intermède (fantasque et léger), Finale (très animé)

Beethoven (1770-1827)
1ère sonate Op. 12 N°1 en ré majeur
Ecrite entre 1796 et 1798, en même temps que la 8ème sonate pour piano, la « pathétique », elle est dédiée à  Antonio Salieri, alors tout puissant à la cour de Vienne. De style purement mozartien elle est d’une merveilleuse limpidité, joyeuse et insouciante.
Trois mouvements : Allegro con brio, Andante con moto (tema con variazioni), Rondo (allegro)

Mozart (1756-1794)
Sonate K 304 en mi mineur
Elle est écrite à Paris en 1778 et par son caractère pathétique reflète la solitude malheureuse de Mozart dont le public frivole n’accueillit pas ses œuvres d’une manière aussi enthousiaste que celles de l’enfant prodige douze ans auparavant.
Deux mouvements : Allegro, Minuetto

Brahms (1833-1897)
Scherzo
Joseph Joachim, célèbre violoniste de ses amis, commande une sonate dont chaque mouvement doit être écrit par un compositeur différent (Brahms, Dietrich et Schumann). Ce Scherzo, œuvre de jeunesse qui porte déjà la marque des dons mélodiques et rythmiques de Brahms fut le seul jugé digne d’être publié par Joachim.

Prokofiev (1891-1953)
2ème sonate Op. 94 en ré majeur
En septembre 1942, au plus fort de l’offensive allemande, Prokofiev replié à Alma Alta rejoint Eisenstein pour le tournage d’Ivan le terrible et compose une sonate pour flute et piano, crée à Moscou en décembre 1943. Séduit tant  par le classicisme de la partition que par son irrésistible élan David Oïstrakh lui demande une transcription pour violon qui sera crée en 1944. Quatre mouvements : Moderato (un climat haendelien de sonate d’église d’un lyrisme joyeux et chantant), Scherzo, presto (joueur et spirituel), Andante (une délicate réverie), Allegro con brio (un défilé d’épisodes virtuoses où l’exubérance relaie la parodie)

Concert du 15 août 2014

photo2/// Le Trio Atanassov
Gilles Perceval, violon,
Sarah Sultan, violoncelle,
et Pierre Kaloyann-Atanassov, piano

Lauréats des concours d’Osaka, de Vienne, de Weimar, de Paris et  de Francfort, le Trio Atanassov, issu du CNSM de Paris est très marqué par l’influence musicale d’Hato Beyerlé du quatuor Aban Berg. Johanes Moser, violoncelliste et membre du jury de Francfort a pu dire d’eux : « c’est au niveau émotionnel que vous avez su convaincre le jury, ce qui est très inhabituel dans un concours ! Un très grand respect ». Leur premier Cd, consacré à Smetana et à Dvorak en 2013 vient d’être récompensé par un Diapason d’or.

Haydn (1732-1809)
Trio Op. XV 28 en mi majeur
Créateur du quatuor à cordes avec Boccherini, Haydn s’est également beaucoup consacré au trio avec piano dont il a écrit quarante cinq opus. Un grand critique allemand écrivait en 1802 : « L’inépuisable génie révélé par ses œuvres était une source d’étonnement et d’admiration de Lisbonne à Saint-Petersbourg, au-delà des océans et jusqu’au rivage des mers polaires ». L’œuvre date de 1797 et comporte de trois mouvements : Allegro moderato, Allegretto, Allegro.

Schubert (1797-1828)
Trio N°1- Op. 99 en si bémol majeur
C’est l’un des deux trios avec piano, œuvre de la pleine maturité, composé en 1827, qui prend place au panthéon de cette formation, aux cotés des trios de Beethoven, de Schumann et de Brahms. Devant ce trio « féminin et lyrique, toute la misère de l’existence s’évanouit comme par enchantement, le monde apparaît de nouveau paré de toute sa radieuse fraîcheur » (Schumann). Quatre mouvements : Allegro moderato, Andante un poco mosso, Scherzo, allegro-Allegro vivace.

Brahms (1833-1897)
Trio Op. 8 en si majeur
Schumann dont il fut l’ami intime saluait en Brahms « un nouveau messie de l’art ». Composé en 1854, mais partiellement réécrit en 1891, ce trio n’en a pas pour autant perdu son ardeur juvénile et son imprégnation de poésie fantastique.
Quatre mouvements : Allegro con brio, Scherzo allegro molto, Adagio, Allegro.

Concert du 10 août 2013

QUATUOR/// Le Quatuor Zaïde
Charlotte Juillard, violon,
Pauline Fritsch, violon,
Sarah Chenaf, alto,
Juliette Salmona, violoncelle

Créé en 2009 le quatuor Zaïde s’affirme dès 2010 comme l’un des plus talentueux de sa génération en remportant le prix du concours Charles Hennen aux Pays Bas, le prix de la presse internationale à l’unanimité au concours de Bordeaux et un troisième prix au concours de Banff au canada.

Puis c’est le 1e prix au concours de Pékin et l’ensemble des prix au prestigieux concours Haydn de Vienne en 2012. Depuis il suit l’enseignement de l’altiste Hatto Beyerle, altiste fondateur du quatuor Alban Berg, de Marc Coppey et bénéficie des conseils de la formation Pro Quartet.

Webern (1883-1945)
Langsamer Satz
Il a fallu attendre 1962 pour que cette œuvre composée en 1905, à la fin de sa première année d’études avec Schoenberg,  soit créée et 1965 pour qu’elle soit éditée. Son écriture est encore très classique et reste marquée par l’influence de Brahms, de Mahler (4e symphonie) et de Wagner (Tristan)

Janacek (1854-1928)
Quatuor N°2 Lettres intimes
Il est composé en moins d’un mois en 1928 pour son dernier amour, Kamila Stösslovà : « J’ai commencé à écrire quelque chose de beau. Il contiendra notre vie. Je l’appelle Lettres d’amour. J’y serai seul avec toi, personne d’autre avec nous ».
Cette œuvre complexe nécessite des interprètes une vision passionnée, émerveillée, profondément lyrique et dramatique. Le meneur de jeu, le chantre passionné et virtuose, c’est le violon. Le rôle dramatique, celui du récitant est tenu par l’alto. Comme dans la vie, l’amour, la tendresse et la vivacité alternent avec les cris, les éclats, la prostration de deux être pourtant faits pour s’aimer.
Quatre mouvements : Andante, Adagio, Moderato, Allegro

Schubert (1797-1828)
Quatuor N° 15 en sol majeur
Mort aussi jeune que Mozart, c’est l’un des plus fulgurants génies de l’histoire de la musique. Le 15e quatuor est écrit en 10 jours en juin 1826, à un moment de profond doute sur lui-même, sur l’organisation de sa vie, sur son exaspération dans l’attente de la réussite…
Son intensité sonore, sa puissance dramatique, semblent dépasser les limites du genre pour se tourner vers la symphonie.
Quatre mouvements : Allegro molto moderato, un combat symbolique entre l’ombre et la lumière, Andante un poco moto, une image de paix suivie d’un épisode au climat fantastique avant de retrouver une certaine sérénité, Scherzo, allegro vivace, un univers tourmenté, presque maléfique, alternant avec des moments de répit et de tendre mélodie, Allegro assai, un finale prodigieux, véritable course à l’abîme, se terminant en un ultime murmure des cordes résumant le climat envoûtant et angoissé de l’œuvre.